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6 mars, journée européenne de l'orthophonie : Découvrez leur métier à la Clinique IRIS
le 03/03/2023
Le 6 mars, nous mettons les orthophonistes à l'honneur à l'occasion de la journée européenne de l'orthophonie. Frédérique Lafay, orthophonie à la Clinique IRIS depuis 30 ans, nous parle de son métier et de son quotidien.
En quoi consiste votre métier d’orthophoniste ?
L’orthophonie se situe au carrefour de fonctions humaines essentielles, parmi lesquelles figurent la communication et le langage, moyens d’expression, de compréhension, de conceptualisation, et d’échange. Il s’agit d’une profession de santé inscrite au registre officiel qui prend en charge des patients aux pathologies diverses et à tous les âges de la vie.
L’orthophonie recouvre entre autres les champs de la linguistique, de la phonétique, des fonctions cognitives. Elle contribue ainsi à restaurer les dimensions sociales, professionnelles et psychoaffectives des individus, afin de retrouver leur autonomie et leur bien-être.
J’ajoute une singularité importante à cette profession : elle est exercée à 97%... par des femmes !
Quel a été votre parcours jusqu’ici ? Et pourquoi avoir choisi d’exercer à la Clinique Iris Marcy ?
J’exerce le métier d’orthophoniste depuis plus de quarante ans. Diplômée d’orthophonie en 1982, j’ai commencé à exercer le métier en libéral avant de rejoindre en 1992 la Clinique Iris, tout juste créée. L’établissement accueille dans son service de neurologie des patients porteurs de lésions cérébrales tels que les AVC, les tumeurs, les maladies dégénératives ou encore les traumatismes crâniens. Une patientèle qu’il me plaisait d’accompagner. Et auprès de laquelle il me plaît d’être, aujourd’hui encore.
Et puis, ce qui me passionne dans l’orthophonie, c’est la diversité intrinsèque à ce métier, la richesse des prises en charge. Exercer en clinique est une opportunité, car j’ai la chance de pouvoir travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire exigeante et passionnée disposant d’un savoir-faire d’excellence au sein d’un établissement de renom, qui bénéficie d’un plateau technique exceptionnel. Un atout majeur qui nous permet d’avancer ensemble, et d’accompagner nos patients et leur famille dans les meilleures conditions.
Comment se déroule une journée type pour vous ?
Mon rôle au sein de l’établissement me permet d’avoir plusieurs cordes à mon arc :
- La consultation de mes patients plusieurs fois par semaine, ceci en collaboration avec Marion Barrat, orthophoniste, afin d’assurer un suivi cohérent et efficace en fonction de leurs besoins.
- La participation à des réunions de synthèse, afin d’élaborer une prise en charge personnalisée, globale et plus transversale des patients avec l’ensemble du personnel de santé.
- La tenue des dossiers afin d’assurer une traçabilité indispensable.
- La participation à divers comités et instances dont je suis membre, comme le Comité social et économique (CSE) ou la Commission des usagers (CDU) afin de veiller au respect des droits des salariés, et ceux des usagers. Je suis également référente harcèlement.
- La formation, l’accueil et le suivi de nos stagiaires internes tout au long de leur stage.
- Les missions en lien avec l’école d’orthophonie de Lyon.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ? Et quelles sont les qualités requises selon vous pour exercer ce métier ?
Ce qui me plaît le plus ? En premier lieu : travailler avec les autres. Avec d’autres professionnels. En effet, les patients que je prends en charge souffrent de troubles du langage, comme l’aphasie (perte du langage), la dysarthrie (trouble de l’élocution), la dysphagie (trouble de la déglutition) ou encore la dysphonie (trouble de la voix), et de troubles cognitifs divers qui entraînent généralement une perte d’autonomie, affective, sociale et professionnelle. Leur prise en charge est donc globale, et se fait en cohésion avec l’équipe de la clinique composée de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants, d’un brancardier, de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, d’APA (professeurs d’activité physique adaptée), d’une assistante sociale, d’une diététicienne, et de deux psychologues. Chaque patient est unique, et est considéré avec son propre vécu, sa propre histoire et ses propres objectifs.
Travailler avec les autres n’est pas seulement travailler avec les professionnels de santé ! Nous collaborons avec l’ensemble des services de la clinique, des cuisines aux équipes d’entretien sans oublier les secrétaires médicales, l’informaticien, et les services administratifs.
Quant aux qualités requises, j’en donnerais trois : l’empathie, l’écoute et l’optimisme. C’est cela que les patients attendent de nous. C’est cela qui est nécessaire pour les accompagner de façon bienveillante tout au long de leur parcours de soins qui peut être assez dense en fonction de leurs pathologies. Notre rôle est de les soutenir et de les encourager à chaque étape, et toujours de manière constructive.
Quelle est votre vision du métier ? Comment le voyez-vous évoluer ?
L’orthophonie est un métier qui évolue et s’enrichit depuis de longues années, à la fois techniquement et humainement, et dont le champ de compétences ne cesse de s’élargir au fil du temps. Les études qui nécessitent aujourd’hui cinq années de formation se sont approfondies, tant sur le plan théorique que sur le nombre de stages cliniques devant être réalisés : il est important que ce niveau d’étude soit reconnu et valorisé à son juste niveau. Majoritairement exercée en libéral, cette spécialité s’ouvre fort heureusement à davantage de postes en salariat pour plus de diversité.
L’orthophonie est au cœur de ce qui fait le propre de l’humain : le langage, en cela, c’est l’un des plus beaux métiers qui soit.