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Près de 10 % de la population ayant contracté la Covid-19 a du mal à se rétablir et à reprendre ses activités habituelles, même après plusieurs semaines de repos. Les Cliniques IRIS Saint-Priest et Marcy l’Etoile (Ramsay Santé), situées dans le Rhône, ont développé un programme de télé-rééducation permettant la prise en charge des patients adultes souffrant de ces symptômes persistants. Explications. 

Le docteur Amar Bouguerra est médecin MPR (médecine physique et réadaptation), responsable d’une unité de patients en Rééducation neurologique et orthopédique à la Clinique IRIS Saint Priest (Ramsay Santé). Quant à Sandrine Adamiak, elle est coordinatrice des services de rééducation de cet établissement. Ensemble, ils ont élaboré un programme individualisé de reconditionnement à l’effort par télé-rééducation post-Covid-19.  

Une prise en charge des patients à risque d’isolement

Fatigue chronique, douleurs thoraciques et articulaires persistantes, difficultés respiratoires, vertiges, perte de l’odorat et de l’élan vital, « brain fog »…  Les séquelles physiques et psychologiques des patients atteints du « syndrome post-Covid-19 » peuvent être nombreuses et perdurer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cela peut engendrer un déconditionnement médico-psycho-social, source de désinsertion et d’isolement. 

Pour prendre soins de ces patients et les aider à retrouver leur vie et occupations antérieures, les Cliniques IRIS Saint-Priest et Marcy l’Etoile proposent un programme innovant. « Notre but est de reconditionner physiquement, mais aussi psychologiquement ces patients, en proposant de la télé-rééducation avec un accompagnement régulier », explique le Dr Bouguerra. Une rééducation qui se fait donc à distance, grâce à des exercices que le patient devra réaliser tous les jours à domicile. 

« La rééducation post-Covid est un parcours de soins assez identifié en hospitalisation complète, explique Sandrine Adamiak. Avec ce programme qui s’effectue à distance, notre objectif est d’offrir cette prise en charge aux patients qui n’ont pas été hospitalisés et qui se retrouvent démunis face à leurs symptômes persistants, avec parfois même un sentiment d’abandon. » 

Un programme sur-mesure de neuf semaines 

Le patient qui entre dans le programme se verra proposer un parcours de neuf semaines, ponctué de quelques passages à la clinique. « La première semaine, nous le recevrons trois demi-journées pour faire une évaluation complète de son état de santé et ses capacités, explique le Dr Bouguerra. En fonction de ce bilan, plusieurs exercices adaptés, y compris un entrainement olfactif dans les pertes d’odorat, devront être réalisés et des observations notées dans un livret de suivi. Puis, toutes les deux semaines, nous reverrons le patient pour faire le point ». Pour accompagner les participants, plus de 120 vidéos explicatives ont été réalisées.

Le programme de télé-rééducation fonctionnelle post-Covid a été réfléchi par une équipe pluridisciplinaire constituée de médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, diététiciens, orthophonistes, éducateurs sportifs en activité physique adaptée et infirmières. 
« De nombreux experts ont apporté leur pierre à l’édifice pour offrir un programme le plus complet possible. Les équipes ont réellement été portées par ce projet, après avoir vécu une année difficile de pandémie », affirme Sandrine Adamiak. 
Les premiers patients ont pu tester le programme dès la mi-avril. Il offre des perspectives pour d’autres spécialités « Ce type de prise en charge pourrait être dupliqué, par exemple, en rééducation cardiaque, ou encore pour les patients qui ont une prothèse de la hanche. Il serait également intéressant d’offrir des ateliers à distance pour les patients victimes d’AVC, dans le cadre de nos programmes d’éducation thérapeutique », évoque Sandrine Adamiak. Un dispositif qui a ouvert le champ des possibles en matière de rééducation fonctionnelle.  

« Ce projet novateur peut être rapidement partagé par d’autres établissements de soins de suite et de réadaptation du groupe Ramsay Santé. Il s’inscrit dans une perspective d’avenir qui s’oriente vers d’autres modèles de prise en charge des pathologies », conclut le Dr Bouguerra.